Saviez-vous qu’il existe un point commun entre Rio de Janeiro et Saint-Quentin ?
Si vous passez non loin du Parc d’Isle, prenez un instant pour observer le spectaculaire monument à la mémoire des Saint-Quentinois morts pour la France.
Inauguré en 1927, son histoire est bien particulière, car si l’architecte Paul Bigot est chargé de mener à bien le projet, il fait appel à deux sculpteurs pour réaliser les bas-reliefs : Paul Landowski et Henri Bouchard.
Sur ce monument aux morts, Paul Landowski réalisa en particulier le bas-relief sur les combats de 1870 et les deux extrémités de la frise centrale. Il y représente notamment à gauche l’exode de la population saint-quentinoise tandis que la droite illustre le retour de la population dans la cité en ruine après l’armistice.
C’est alors une véritable pointure dans son domaine, car il a réalisé de nombreuses statues monumentales dans le monde avant de travailler sur le monument aux morts de Saint-Quentin. Mais on le connaît surtout pour avoir sculpté par la suite le Christ rédempteur sur le Corcovado à Rio de Janeiro en 1931, ou encore les Fantômes à Oulchy-le-Château dans l’Aisne en 1935.
Connaissez-vous la Tour Mangin ? Au détour des carrefours et des laies, cette structure en bois est nichée au cœur des chênes et des hêtres de la forêt de Retz, à près de 220 mètres d’altitude, sur les hauteurs entre Puiseux-en-Retz et Fleury. Dans le cadre du Centenaire de la Première Guerre mondiale, cette tour a été érigée non loin de l’endroit où le général Mangin avait lui-même fait ériger une tour afin d’observer le déploiement de la Xe armée française qui contre-attaqua l’armée allemande le 18 juillet 1918.
Outre ces aspects historiques que des panneaux rappellent sur place, cet endroit offre surtout un point de vue à couper le souffle sur toute la région, et la possibilité, au fil de ses huit étages, de découvrir la faune et la flore de cette majestueuse forêt.
Connaissez-vous le monument national de la seconde bataille de la Marne, qui se dresse sur la commune d'Oulchy le Château ? Plus connu sous le nom de "Monument des Fantômes de Landowski", du nom du sculpteur qui le réalisa, cet ensemble monumental est inauguré en 1934 sur la butte de Chalmont pour commémorer les combats qui eurent lieu dans la région en 1918.
Dès l'arrivée sur le site, l'on est saisi par le caractère impressionnant de cet ensemble, avec au premier plan une sculpture de femme seule symbolisant la France qui fait face à l'horizon, portant un bouclier à la main. Puis, à mesure que le relief s'accentue, quatre paliers de quatre marches symbolisent les quatre années de la Première Guerre Mondiale, avant d'atteindre le groupe sculptural des Fantômes.
"Ces morts je les relèverai" avait déclaré Paul Landowski, et c'est ce qu'il fit avec cet imposant ensemble de blocs de granit rose, où sont représentés sept soldats tels des spectres émanant du sol : une jeune recrue, un sapeur, un mitrailleur, un grenadier, un colonial, un fantassin et un aviateur. Parmi ces soldats, comme pour rappeler la souffrance de tous ces hommes et de tous les inconnus qui sommeillent encore dans la terre, un jeune homme entièrement nu regardant le ciel représente le héros martyr dans son linceul.
Le chemin des Dames est un lieu essentiel de la Première Guerre mondiale. Le matin du 16 avril 1917, s’y tient une offensive extrêmement meurtrière. La bataille commence le 16 avril 1917. Sous les ordres du général Nivelle, l’armée française tente de rompre le front allemand entre Soissons et Reims. La bataille dure jusqu’au 2 novembre 1917 et, dans les deux camps, les pertes humaines sont très lourdes.
La Grande Guerre suscite encore aujourd’hui un foisonnement de questionnements. Par la violence inouïe de cette guerre, ce conflit a marqué les esprits et, les artistes s’emparent du sujet. La littérature (Apollinaire, Dorgelès, Barbusse) puis, l’art se passionnent pour ce conflit (Otto-dix, Tardi). Il est toujours possible aujourd’hui d’arpenter les lieux et je tenais à vous livrer quelques adresses qui sont, selon moi, incontournables. Le chemin des Dames est en effet ponctué de différents lieux qu’il est nécessaire d’explorer.
Un des lieux à visiter en premier est Craonne. Craonne est un village devenu célèbre par la chanson des fusillés (Chanson de Craonne). Ce texte anonyme a pour origine une valse datant de 1911 intitulé « Bonsoir m’amour » de Charles Sablon. Cette valse est ensuite transformée par des soldats et devient une chanson antimilitariste. Cette chanson est transmise oralement et connaît de nombreuses versions avant d’être imprimée sous sa forme la plus connue en 1919 par Paul Vaillant-Couturier. La chanson de Craonne a connu un grand succès.
Un des autres itinéraires incontournables est la caverne du dragon. La caverne du dragon-centre d'accueil du visiteur est un musée qui mêle galeries souterraines et scénographie contemporaine. Ce lieu qui était à l’origine une carrière souterraine propose aujourd’hui une immersion dans le quotidien des poilus. En effet, cette ancienne carrière de calcaire, investie par les Allemands dès 1915, est transformée en refuge et point idéal pour attaquer. Les Allemands transforment la Caverne en une caserne avec des postes de tirs et un réseau d’électricité. A l’intérieur de celle-ci, des dortoirs sont alors aménagés mais également, un poste de secours.
Il ne faut pas oublier que de nombreux circuits à pied sont également possibles afin de s’imprégner du terrain et des chemins parcourus par les soldats.
Le plateau de Californie permet de voir les traces des tranchées. Sur ce plateau, la terre est encore marquée par la guerre et l’on y devine la chute de certains obus. Pour les passionnés de la Grande Guerre, ce lieu est incontournable. Il convient de venir et s’imprégner de la topographie des différents lieux pour mieux se rendre compte de la violence du conflit !
Photographie : oeuvre d'Haïm Kern intitulée « Ils n’ont pas choisi leur sépulture. » Cette sculpture en bronze mesurant 4 mètres de hauteur est d’abord installée au Plateau de Californie avant d’être dérobée en 2014. Elle est finalement refaite par l’artiste avant d’être installée en avril 2017 sur la terrasse de la Caverne du dragon.
Une des merveilles à observer à Laon : sa cathédrale. Vous y reconnaîtrez en l'observant une autre célèbre cathédrale : celle de Paris. La cathédrale de Laon a beaucoup influencé d'autres édifices : Paris, Chartres et est célèbre dans la France entière.
La cathédrale de Laon est un exemple idéal du style gothique du XIIe et XIIIe siècles.
Situé devant l’école normale devenue INSPE, avenue de la République, un monument ne peut passer inaperçu aux yeux des promeneurs laonnois. Inauguré le 20 août 1899, il rend hommage à trois instituteurs de l’Aisne exécutés par les Allemands lors de la guerre franco-allemande.
•Jules DEBORDEAUX, 26 ans, instituteur à Pasly, fusillé le 10 octobre 1870 à Pasly
•Louis POULETTE, 30 ans, instituteur à Vauxrezis, fusillé le 11 octobre 1870 à Vauxbuin
•Jules LEROY, 25 ans, instituteur à Vendières, fusillé le 22 janvier 1871 à Châlons-sur-Marne
Ce monument est un exemple de la symbolique mise en place par la IIIe République à travers l’héroïsation de ces trois instituteurs. Détruit en 1917, restauré en 1927 et inauguré à nouveau en 1929, des plaques commémoratives y furent ajoutées, portant les noms des instituteurs morts pour la France lors des deux guerres mondiales.
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